Dans la salle de bains comme dans la trousse à pharmacie, nous sommes de plus en plus nombreux à privilégier les solutions naturelles. Exit les cosmétiques à la formulation complexe, c’est un véritable retour à la nature qui est en train de s’opérer. Pour redécouvrir les trésors insoupçonnés de Dame Nature, Couleur Lauragais vous invite à faire une pause en pleine nature, en sirotant une bonne tisane « détente »… l’essentiel, ni plus ni moins !
À l’origine, il y avait la nature
On en viendrait presque à l’oublier mais, depuis la nuit des temps, c’est dans la nature que l’homme a trouvé non seulement de quoi se nourrir mais encore les remèdes à ses maux. Les traces les plus anciennes en attestant remontent à l’Egypte ancienne à travers des tablettes et des papyrus décrivant l’usage des végétaux. Au moyen-âge, les plantes médicinales alors appelées « simples », ont été au centre des thérapies jusqu’au milieu du 19e siècle, avant d’être délaissées au profit des médicaments. Mais depuis quelques décennies les plantes prennent indiscutablement leur revanche. Herboristerie, phytothérapie, cosmétiques, bien-être, on les trouve partout, en pharmacie, en magasins biologiques comme dans les grandes surfaces.
Petit manuel de phytothérapie
La botte secrète des plantes – Selon la plante, on sélectionne tout ou partie du végétal : ses feuilles, ses racines, sa tige, ses fleurs, ses graines, son bulbe, son rhizome… Graines de lin, rhizome de gingembre ou fleurs de violette, à travers les âges, l’homme a complété ses connaissances et la liste des végétaux qui lui sont utiles ne cesse de s’allonger.
Les techniques d’extraction – Nous nous intéresserons ici aux techniques dites traditionnelles en laissant de côté les techniques scientifiques. Il existe d’abord l’infusion qui consiste à associer de l’eau chaude avec des feuilles ou des herbes et à les laisser infuser quelques minutes. On recommande de couvrir l’infusion afin que les principes actifs ne s’évaporent pas et que l’infusion soient bien concentrée. D’autres végétaux se prêtent plutôt à la décoction. L’opération consiste à faire bouillir les tiges ou les racines pendant une dizaine de minutes dans de l’eau avec pour objectif de les ramollir pour en extraire les principes actifs. Comme l’infusion, la décoction se boit. Enfin, la macération nécessite de faire tremper des fleurs, des écorces ou des racines dans de l’huile, de l’alcool ou de l’eau à température ambiante pendant plusieurs heures. Le macérât qui en est issu s’utilise sous forme de crème ou de cataplasme.
La beauté par les plantes
La formulation des cosmétiques s’appuie sur de nombreuses matières premières d’origine végétale. Parmi elles, on compte par exemple les graisses et cires végétales, les beurres ou encore les huiles, de jojoba ou de noix de coco par exemple. Autre composant, l’acide laurique, principal acide gras de l’huile de coprah c’est-à-dire de l’huile du cocotier, le germe de blé, l’acide hyaluronique, issu de biotechnologies, des gélifiants, ou encore des tensioactifs naturels.
Le b.a.-ba de la beauté naturelle
Actuellement, plusieurs termes coexistent sur le marché pour qualifier les cosmétiques se voulant les plus proches possibles de la nature de par leur composition. « Naturel », « d’origine naturelle », « biologique »… difficile d’y voir clair entre ces qualificatifs « cousins ». On retiendra que l’on qualifie d’ingrédient naturel, un ingrédient extrait de la nature, notamment d’origine végétale, qui n’a pas nécessité de procédé chimique. C’est par exemple le cas des huiles végétales. L’ingrédient d’origine naturelle est quant à lui issu d’une transformation chimique (mais pas pétrochimique) visant à modifier ses fonctions. En cosmétiques, c’est le cas de nombreux émulsifiants ou des conservateurs. Enfin, un ingrédient bio est un ingrédient naturel issu de l’agriculture biologique.
Cosmétiques bio : une démarche sous labels
Les cosmétiques bio bénéficient de certifications reconnues : Ecocert Cosmétiques Biologiques, Cosmebio, Nature & Progrès… Tous sont soumis à des règles de formulation et de fabrication très strictes. Ainsi, sont totalement proscrits les produits chimiques tels que les parfums de synthèse, le silicone, le paraben, les colorants chimiques…
Les huiles végétales : la nature tout simplement
Parmi les produits cosmétiques en vogue, on compte les huiles végétales. Particulièrement indiquées pour les peaux sèches, elles ne font l’objet que de très peu de contre-indications. Extraites de la plante, elles se veulent les plus naturelles possibles. L’huile d’onagre par exemple est un grand classique en dermatologie. Hydratante, anti-âge et revitalisante, elle est extraite des petits fruits de la plante d’onagre originaire d’Amérique du Nord. L’huile de coco est quant à elle prisée pour son odeur enveloppante et gourmande. Nourrissante et protectrice, elle s’utilise aussi bien sur la peau qu’en masque capillaire pour sa richesse en fer et en vitamines E et K. Grand classique en cosmétique, l’huile d’amande douce est émolliente et soulage coups de soleil et irritations. Originaire du Sud du Maroc, l’huile d’argan est un trésor gorgé de soleil. Connue pour sa richesse exceptionnelle en oméga 6 et 9, elle hydrate, répare et renforce l’épiderme. Autre huile précieuse, l’huile d’avocat ne fait pas des merveilles que dans l’assiette. C’est également un excellent allié beauté pour ses propriétés nourrissantes et cicatrisantes. Enfin, très en vogue actuellement, l’huile de rose musquée soulage les peaux à problèmes, assouplit et tonifie l’épiderme. Appréciée pour son parfum délicat, cette huile prévient le vieillissement cutané.
Les eaux florales
Très nombreuses, elles sont obtenues par distillation des végétaux (fleurs, tiges, feuilles…) à la vapeur. On les choisit en fonction de son type de peau et de ses attentes : l’eau de bleuet décongestionne les yeux, l’eau de rose nettoie et hydrate la peau en profondeur, l’eau de fleur d’oranger l’apaise et l’adoucit… Très naturelles, les eaux florales exhalent qui plus est des notes fraîches et délicates.
Et dans l’assiette ?
Sur le marché de la beauté, les compléments alimentaires font florès, et pour cause. Formulés à partir d’ingrédients naturels, ils sont associés à des minéraux et vitamines pour faire le plein de bienfaits. On retiendra par exemple, les béta-carotènes qui permettent de préparer sa peau au soleil ou l’huile de bourrache pour prendre soin d’une peau fragilisée. Afin de faciliter la vie des utilisateurs et des utilisatrices, les fabricants ont formulé des compléments alimentaires à l’action ciblée : « Anti-âge », « Fortifiant cheveux & ongles », « Minceur »…, très utiles pour s’y retrouver en rayons.
Le bien-être par les plantes
En institut, les plantes tiennent également le haut de l’affiche. Certains établissements proposent notamment des modelages relaxants aux ballotins de plantes, des masques réparateurs aux plantes ayurvédiques ou encore des massages thaïlandais aux plantes. L’association entre plantes et massages se décline à l’infini, via l’usage d’aumônières chauffés à la vapeur, renfermant un mélange d’herbes, de plantes et d’épices. On en retire à la fois un regain de vitalité et un véritable apaisement. Autre tendance bien-être, l’aromathérapie consiste à diffuser les essences aromatiques de plantes, de résine, de bois ou d’agrumes. Ces huiles essentielles aux mille vertus doivent être manipulées avec précaution en raison de leurs principes actifs, notamment au contact des enfants, des femmes enceintes et des personnes âgées. Ingérées par voie interne, les huiles essentielles peuvent également être diffusées par voie aérienne. Les équipements existants procèdent de différentes techniques. Tous diffusent les huiles essentielles sans les chauffer au-delà de 40°C afin de ne pas dégrader leurs molécules. Avec les diffuseurs par nébulisation, c’est par un souffle froid dans une verrerie au design spécifique que se diffusent les huiles. La diffusion à ultrasons utilise quant à elle une vapeur d’eau froide générée par ultrasons pour propulser des microgouttelettes associées aux huiles essentielles. Enfin, il existe aussi des diffuseurs par chaleur douce ou ventilation, qui présentent l’avantage d’être plus silencieux mais plutôt indiqués dans des pièces de faible surface.
La tisane : boisson tendance par excellence !
Qui l’eut cru ? La tisane, remède de grand-mère d’hier, est plus tendance que jamais. Les rayons des magasins regorgent d’une offre pléthorique pour toutes les envies. Détoxifiantes, énergisantes, apaisantes, il y a forcément une tisane qui correspond aux besoins du moment. Pour ne citer qu’elles, la tisane de valériane, a par exemple des vertus relaxantes, antispasmodiques, hypnotiques et relaxantes. Celle de menthe est quant à elle appréciée pour ses propriétés antiseptiques, stimulantes, antioxydantes ; très rafraîchissante, c’est la tisane de l’été par excellence. Avec ses propriétés antivirales, la tisane de mélisse vient en aide à un système immunitaire fatigué. Quant à la valériane et au tilleul, ils sont reconnus pour leurs vertus sédatives et pour faciliter l’endormissement. Afin d’optimiser les bienfaits des tisanes, les fabricants associent différentes plantes aux promesses diverses : digestives (menthe, citronnelle, tilleul, verveine), énergisantes (thé vert, sarriette, maca), détox (curcuma, romarin, citronnelle, cannelle, citron), apaisantes (romarin, olivier) ou refroidissements (thym, menthe, eucalyptus, cannelle)… Aujourd’hui, on boit des tisanes toute l’année, sous n’importe quel prétexte, seul ou accompagné, pour se faire du bien ou juste pour le plaisir !
L’herbier : morceaux choisis
Cultivé dans les régions chaudes, l’aloe vera s’utilise aussi bien en usage externe qu’en usage interne. Côté curatif, son gel soulage les inflammations cutanées, côté bien-être certaines gammes de cosmétiques lui sont dédiées pour son action hydratante et ses fonctions de rééquilibrage du PH de la peau. En gélules ou en jus, il apporte également un vrai confort digestif.
Administrée en cure, la sève de bouleau est une vraie cure de jouvence. Riche en anti-oxydants, nutriments, minéraux et oligo-éléments, elle détoxifie l’organisme en favorisant l’élimination des déchets organiques et des toxines. Appréciée pour ses fonctions sébo-régulatrices, la bardane est une plante amie de la peau mais pas seulement. Elle facilite aussi la digestion et favorise l’élimination rénale de l’eau. Enfin, consommées en salade ou en infusion, les feuilles de pissenlit ont des fonctions dépuratives et participent au bon fonctionnement du système digestif.
Les plantes amies des sportifs
La nature est la meilleure alliée des sportifs aussi bien dans les temps de préparation, de réparation que de récupération. A ce titre, le ginseng est une plante emblématique. Originaire d’Asie, elle concentre la plupart des micronutriments intéressants dans ses racines. Elle minimiserait les dommages musculaires en diminuant le stress oxydant, sa consommation peut donc être un atout en phase de récupération musculaire. Il est également particulièrement intéressant pour les adeptes de disciplines mobilisant les capacités cognitives, telles que le tennis, les sports de balle ou de combat, en cela qu’il permettrait de réduire le temps de réaction. Pour les adolescents, on recommande plus spécifiquement des plantes telles que l’ortie et la prêle pour leurs vertus reminéralisantes, face au risque de blessure des cartilages. Enfin, dans le cadre de petites blessures, les sportifs pourront par exemple consommer du curcuma aux vertus anti-inflammatoires. Autre alliée de taille : l’huile essentielle de Gaulthérie. Associée à une huile végétale, elle active la circulation du sang et la zone massée se réchauffe et s’assouplit. En phase de récupération, elle permet de diminuer les courbatures et les crampes grâce à ses vertus anti-inflammatoires et ne manquera pas d’améliorer les performances musculaires. Associée à l’huile essentielle de menthe poivrée, c’est un antalgique efficace, attention cependant à ne pas en prolonger l’utilisation au-delà de 8 à 10 jours. Avec son effet froid immédiat, l’huile de menthe poivrée s’applique quant à elle en massages en cas de chocs, à condition de bien la doser, sur une zone limitée. Sachez également qu’elle permet de diminuer la sensation de soif des sportifs endurants et facilite la respiration, administrée en massages thoraciques. Enfin pour les petites blessures, l’arnica permettra aussi de réparer les tissus enflammés et d’accélérer la récupération musculaire.