Revel est une bastide typique créée dans une vaste forêt par la volonté d’un roi, Philippe VI de Valois en 1342. La cité révèle un splendide beffroi, son couvert (un des plus grands de France) et ses galeries médiévales (Las Garlandas). D’anciennes façades à pans de bois sont typiques des méthodes de construction de l’époque. Un parcours historique permet de découvrir les intérêts historiques et patrimoniaux revélois. Revel est la Capitale du Meuble d’Art ; une visite du Musée du Bois et de la Marqueterie permet, au travers de plusieurs salles d’exposition, de connaître l’artisanat d’art de la ville qui existe depuis la fin du XIXème siècle. Revel c’est aussi « une plage à la Montagne », avec un exceptionnel lac artificiel construit au XVIIème siècle par Pierre-Paul Riquet, avec de nombreuses activités : baignade, planche à voile, pêche, promenade dans le parc aux cascades et geyser d’eau (« la gerbe ») et visite du Musée Riquet et de ses jardins.
Saint Félix Lauragais
Saint-Félix, village perché sur une crête calcaire (cuesta) dominant la plaine de Revel et faisant face à l’extrémité ouest de la Montagne Noire, se trouve sur le chemin de la via Tolosane du pèlerinage de St-Jacques-de-Compostelle.
À voir
- La Collégiale Saint-Félix, église classée au titre des monuments historiques en 1920 date des XIVème et XVème siècles et possède des orgues de Grégoire Rabiny, datant de 1782.
- La halle, lieu traditionnel d’échanges commerciaux basés sur les produits agricoles, remonte au XIIIème siècle et à la création de la bastide. Elle est classée au titre des monuments historiques en 1926, ainsi que la tour attenante à son flanc sud-est. En 1863 une statue de la vierge a été placée au sommet.
- Le Château de Saint-Félix-Lauragais, classé au titre des monuments historiques en 1994 a été la résidence de Pierre d’Euze frère du Pape Jean XXII.
- Dans la rue Déodat de Séverac, quelques maisons à colombages, et, au bout de la rue, dans le petit parc du château, un splendide point de vue. Une table d’orientation vous permet d’embrasser toute la plaine de Revel et de découvrir d’un seul coup d’œil le versant de la Montagne Noire.
Déodat de Séverac
Sa vie
Cette année 2021 marque le centenaire de la mort du célèbre compositeur Déodat de Séverac né à Saint Felix Lauragais le 20 juillet 1872. Il y passe une enfance heureuse, au sein d’une famille de vieille noblesse occitane. Son père Gilbert, est un peintre reconnu, ami de Claude Monet. L’éducation musicale de Déodat est confiée à l’organiste de la Collégiale de Saint-Félix. De 1886 à 1890, il termine ses études secondaires, auprès des Dominicains de L’École de Sorèze. Sorti bachelier ès lettres, il part à Toulouse suivre, pendant trois ans, des études de droit et de lettres à l’Université, tout en perfectionnant ses connaissances musicales avec un professeur privé. En 1893, il entre au Conservatoire de Toulouse dont il sortira en 1896 avec seulement un accessit d’harmonie.
En octobre de la même année, recruté par la Schola Cantorum, nouvellement fondée par Vincent d’Indy et Charles Bordes, Séverac « monte » à Paris. Il fréquente les milieux artistiques avancés, Picasso et ses amis du Bateau Lavoir, le groupe des Apaches de Léon Paul Fargue et Maurice Ravel. Il affirme très vite sa vocation de compositeur et se forge une personnalité musicale originale et forte. Après onze ans d’études, le 18 juin 1907, il achève sa formation à la Schola Cantorum, en soutenant une brève thèse intitulée : La centralisation et les petites chapelles musicales. Il s’agit en fait d’un véritable « credo » artistique qui va conditionner la suite de sa vie où il expose ses idées sur la création artistique et règle, sur le mode de la satire, ses comptes avec le milieu culturel parisien, dont il dénonce sans ménagement l’emprise stérilisante sur la vie artistique française.
Accordant actes et idées, il décide de continuer librement son chemin artistique loin de Paris, où il ne retournera que le temps de présenter les œuvres inspirées par son terroir. Il revient d’abord vivre à Saint-Félix Lauragais, puis en janvier 1910, il rejoint ses amis le sculpteur Manolo Hugué et le peintre Frank Burty Havilland, tous deux intimes de Picasso, à Céret en Roussillon.
Une maturité heureuse parait s’ouvrir pour le musicien, mais la première guerre mondiale vient bientôt l’interrompre. Déjà atteint par la maladie, (il souffre d’urémie) Séverac est mobilisé, mais sert à l’arrière : impuissance douloureuse de l’homme et du musicien. La guerre terminée, il semble enfin recueillir les fruits de ses engagements et de sa volonté. Musicien reconnu, personnage officiel, il est fêté dans son Midi et en Catalogne (Barcelone). La maladie ne lui laisse hélas plus de répit, il meurt le 24 mars 1921.
Son œuvre
Séverac est un musicien du Midi, son œuvre s’inscrit tout entier, dans les terroirs du Languedoc et de la Catalogne, idéalisés, poétisés, dans ses œuvres les plus remarquables pour piano, Le Chant de la Terre, En Languedoc, Cerdaña, Sous les Lauriers roses, Baigneuses au Soleil, ses mélodies, ses opéras Le Cœur du Moulin et Héliogabale.
Le festival
Le festival Déodat de Séverac fut créé en 1989 à Saint-Félix Lauragais par son petit-fils Gilbert Blacque Belair, afin de redonner vie à l’œuvre de son grand père. Après le décès prématuré de son fondateur en 1992, le festival est dirigé depuis 1994 par le chanteur lyrique Jean-Jacques Cubaynes.
Déodat de Séverac fut un des musiciens français les plus importants et les plus originaux du début du XXème siècle ; le respect et l’amitié d’artistes tels que : Claude Debussy, Isaac Albeniz, Paul Dukas, Frédéric Mistral, Max Jacob, Odilon Redon, ou Pablo Picasso qui a peint deux portraits de lui, le confirment amplement. Son œuvre s’enracine dans les terroirs du Languedoc et de Catalogne – « ses patries », il s’affirme artiste engagé au service d’idées aux résonances actuelles – identité culturelle régionale contre centralisme parisien, importance de la culture traditionnelle et de l’art populaire, statut de culture à part entière pour la culture occitane. L’Œuvre et les idées de Déodat de Séverac sont les éléments fondateurs de la démarche du festival et en inspirent les thèmes majeurs.
Le festival est attaché à son enracinement rural, à Saint-Félix Lauragais et en Lauragais où ont lieu toutes les manifestations de ses Estivales de juin à la mi-août, il se décentralise ensuite à Toulouse pour ses Automnales en novembre.
Un programme très complet pour ce festival 2021 pour commémorer le centenaire de sa mort.