En quelques mots Castelnaudary est un haut-lieu du Catharisme, perle du Canal du Midi, quartier de la Légion étrangère et capitale du Cassoulet ! Castelnaudary est mentionné, pour la première fois, dans un manuscrit, en l’an 1118, mais l’endroit était déjà connu dans l’Antiquité, sous le nom de Sostomagus. Et Castelnaudary a joué un rôle majeur dans l’histoire politique, économique et culturelle du Languedoc toulousain, en tant que ville maîtresse du pays Lauragais.
1 >> Castelnaudary campe sur son rocher, entre Toulouse et Carcassonne. À ses pieds coule le Canal du Midi. Et dès que reviennent les beaux jours, les bateaux blancs franchissent les bouillonnantes écluses de Saint-Roch, emportant vers la Méditerranée, des navigateurs de tous pays. Longtemps, une part considérable de l’activité de la ville a reposé sur son port pour expédier le blé et le vin du pays lauragais. On voit, le long d’un mur, les anneaux, où étaient attachés, naguère, les chevaux qui tiraient les barques sur les chemins de halage. C’est en observant le vol des mouettes au dessus des eaux du Grand Bassin que Clément Ader a conçu le premier avion au monde.
Montons voir le Cugarel, le dernier des trente moulins à farine de la ville. Par grand vent, il faut l’entendre craquer comme un vieux gréement. Du haut de la plateforme du meunier, l’œil embrasse la plaine jusqu’aux flancs de la Montagne Noire. Voici le terroir nourricier, voici le grand œuvre de cent générations de paysans du Lauragais depuis la révolution néolithique. C’est là, qu’eut lieu la fameuse bataille de 1632. Le dit Combat de Castelnaudary est représenté dans une immense toile qui est conservée actuellement à Versailles. On y voit les clochers, les tours et les remparts-nord de la ville, ainsi que dix moulins qui tournaient, à l’époque, sur les hauteurs.
Promenons nous dans la ville haute. Ses rues étroites cachent des trésors d’hôtels particuliers, et des jardins mystérieux, où s’entrelacent le lierre et l’ampélopsis. Au bout de la Grand-rue, la collégiale Saint-Michel, envoie sa flèche dans le ciel changeant du Lauragais. Cette vaste église est un joyau de l’art gothique languedocien. La place, devant le parvis, fut jadis, le cœur battant de Castelnaudary. Elle était le théâtre des grandes foires annuelles, des marchés du lundi, et des réjouissances publiques. C’est là, qu’étaient livrés aux flammes les « hérétiques », et ils n’ont jamais manqué à Castelnaudary. C’est là, devant le peuple, qu’étaient élus les consuls de la ville, tous les ans, le 8 septembre. C’est là qu’étaient les étals des bouchers et qu’on venait chercher l’eau à la principale fontaine de la ville. C’est là, que Catherine de Médicis assista aux danses que la jeunesse de Castelnaudary fit en son honneur. Un peu plus loin, devant le collège Blaise d’Auriol, vous êtes sur les lieux-mêmes de la première église de Castelnaudary, aujourd’hui disparue : l’église Saint-Pierre. Quant au collège, il en a formé des élèves en cinq siècles d’existence ! De hauts murs dissimulaient autrefois la cour et les élèves à la vue des passants.
Plus loin, nous arrivons au Présidial. Aujourd’hui, il ouvre ses portes aux visiteurs du musée du Lauragais, mais ces lieux gardent quelque chose de l’austérité et des drames que connut la cité lauragaise. Car, avant la Révolution, se pressaient ici, juges, avocats et greffiers. C’était le tribunal royal. Encore au début du siècle dernier, la bâtisse tenait lieu de prison.
Allons faire un tour au square Victor-Hugo, et saluer les immenses poètes que furent Alexandre Soumet, le romantique de la première heure, Auguste Fourès, la cigale de la Liberté, et Prosper Estieu, le fondateur du Collège d’Occitanie. Juchés sur leurs colonnades de marbre, les trois semblent attendre le quatrième, le grand absent : messire Arnaud Vidal. Il fut couronné à Toulouse, en 1321, docteur en Gaie Science, pour un poème qu’il avait fait dans la langue du pays. Eh, oui ! Castelnaudary s’est trouvée, à différentes époques, au cœur de l’activité culturelle du Languedoc et a donné le jour à d’illustres défenseurs de l’occitan.
Enfin, nous descendrons au Monument, oeuvre imposante et magnifique du sculpteur Jean-Baptiste Malacan. Au terme de cette rapide escapade, nous prendrons place sur le cours central, c’est à dire le cours de la République. Ici, on l’appelle la Promenade, parce qu’il fait bon y flâner et s’arrêter aux terrasses, à l’ombre des platanes. Quand le soir tombe en de lointains angélus, la ville ne perd rien de son charme et sa magie.
C’est en 2000 qu’a eu lieu la 1ère Fête du Cassoulet à l’initiative de la Grande Confrérie du Cassoulet, le CROC (association regroupant le rugby et le foot chaurien) et la Ville de Castelnaudary, grande manisfestation ayant lieu chaque année le dernier week end d’août dans le but de promouvoir son divin plat. Avec cette fête, il s’agit de célébrer le cassoulet en offrant la possibilité de le déguster à toute heure, partout dans la ville, dans un cadre hautement festif avec concerts gratuits, bandas, animations nautiques, marché gourmand, corso fleuri…
2 >> L’oratoire de Saint Pierre de Nolasque a été aménagé, par les Religieuses de N-D de la Merci en 1936, dans l’un des moulins qui dominaient le village de Mas-Saintes-Puelles au siècle dernier. Deux autres moulins au sud-est du village, bien visibles quand on accède au village depuis Castelnaudary, ont été rénovés.
Pierre Nolasque serait né en pays cathare à Mas-Saintes-Puelles vers 1180. A l’âge de 20 ans il aurait quitté le Mas pour rejoindre Barcelone. Vers 1203, avec d’autres marchands, il fonde un mouvement de rachat de prisonniers chrétiens, capturés par les Maures au cours de razzias, notamment sur les côtes françaises ou au cours d’abordages de bateaux de pèlerins, leur évitant ainsi d’être vendus comme esclave en Afrique du Nord ou dans le sud de l’Espagne arabo-musulmane. Inspiré par une vision de la Vierge, le 10 août 1218, sous les hospices de Jacques 1er d’Aragon, il fonde l’Ordre de Notre-Dame de la Merci, ou Ordre Mercédaire. Parmi ses vœux religieux, cet ordre a celui de la rédemption : le mercédaire, en cas de nécessité, doit prendre la place du captif, en attendant que les fonds pour sa libération soient réunis. De son vivant ce sont plus de 4000 captifs qui auraient été libérés. Pierre Nolasque, mort le 6 mai 1245, a été canonisé en 1639. L’église du Mas-Saintes-Puelles conserve ses reliques.
Aujourd’hui, les Mercédaires sont très présents dans le monde. Ils luttent contre toutes formes d’esclavage, drogue, prostitution, alcoolisme et contre les privations de libertés. Dans l’oratoire on peut voir une statue du Saint vêtu de blanc, l’épée au côté, tenant dans sa main une chaîne dont un maillon est ouvert ; agenouillé à ses pieds, l’esclave libéré le remercie.
Pour s’y rendre : se diriger vers l’église de Mas-saintes-Puelles, et prendre le petit chemin qui monte vers l’oratoire.
Office de Tourisme Castelnaudary Lauragais Audois
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